Canadian Cardiovascular Society

Un projet de recherche étudie les avantages de l’exercice pour les personnes atteintes d’une maladie cardiaque héréditaire courante

Le Dr Thomas Roston, cardiologue et clinicien-chercheur au St. Paul’s Hospital et au Vancouver General Hospital, a reçu la Bourse de recherche SCC-BMS sur la CMH pour son projet de recherche Cardiac Rehabilitation to Improve Metabolic Health in Hypertrophic Cardiomyopathy (Réadaptation cardiaque pour améliorer la santé métabolique des patients atteints de la cardiomyopathie hypertrophique). Le Dr Roston a obtenu un doctorat en médecine à l’Université de la Colombie-Britannique avant de faire des stages en médecine interne et en cardiologie, et un doctorat à l’Université de l’Alberta axé sur les maladies cardiaques héréditaires. Il a suivi des formations postdoctorales supplémentaires à la Harvard Medical School en génétique cardiovasculaire et à l’Université d’Alberta en soins critiques en cardiologie.  

Aujourd’hui, nous discutons avec le Dr Roston au sujet de son programme de recherche pour apprendre comment il pourrait modifier le traitement des personnes atteintes de la cardiomyopathie hypertrophique (CMH), la maladie cardiaque héréditaire la plus courante, qui touche environ un Canadien sur 400. La CMH est une affection qui se traduit par un muscle cardiaque anormalement épais qui peut obstruer la circulation sanguine hors du cœur et entraîner de dangereux troubles du rythme cardiaque.

Q : Dr Roston, qu’est-ce qui vous a attiré dans ce domaine de recherche?

R : Contrairement à la plupart des affections cardiaques, les maladies cardiaques héréditaires touchent de manière disproportionnée les jeunes qui devraient être au sommet de leur forme. Bien qu’un accent important soit mis sur le développement de nouveaux médicaments, je m’intéresse particulièrement à la recherche sur des interventions simples et peu coûteuses, comme l’exercice, pour améliorer la santé cardiométabolique et réduire la gravité de la CMH. Ceci représente un changement important dans ce domaine, car on pensait autrefois que l’exercice augmentait le risque de complications de la CMH, en partie à cause d’incidents très médiatisés de mort subite d’origine cardiaque survenus au cours de compétitions sportives. En vérité, de récentes données nous indiquent que ce n’est pas le cas : la mort subite chez les jeunes peut également survenir au cours d’activités normales, mais ces tragédies sont probablement moins médiatisées. En d’autres termes, le sport aurait pu être inutilement proscrit à des jeunes en raison de la CMH et nous voulons changer le paradigme en prescrivant l’exercice comme traitement.

Q : Comment ce projet a-t-il vu le jour?R : Le projet a été motivé par le nombre croissant de recherches menées dans le domaine de la CMH, qui suggèrent que les personnes atteintes de cette affection présentent souvent d’autres facteurs de risque cardiaque, comme l’hypertension artérielle, le diabète et l’obésité. Dans ces situations, le pronostic cardiaque dans l’ensemble est probablement moins bon. Ainsi, la recherche de moyens pour diminuer les facteurs de risque cardiaques traditionnels et l’introduction de l’exercice peut améliorer les résultats liés à la CMH. De plus, nous sommes enthousiastes à l’idée que la qualité de vie des patients pourrait s’améliorer en faisant des exercices aérobiques sur une base régulière.

Q : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre projet?

R : Le projet consiste à inscrire 20 à 25 patients atteints de la CMH et présentant des facteurs de risque métaboliques et cardiaques traditionnels à un programme d’exercice supervisé de trois mois appelé réadaptation cardiaque. Nous évaluerons si le programme est bien toléré et s’il améliore les marqueurs de risque cardiométabolique immédiatement après le programme, puis plusieurs mois après sa conclusion. Nous donnerons aux participants des accéléromètres portables (montres FitBit) pour suivre leur fréquence cardiaque afin de déterminer si leurs habitudes en matière d’exercice aérobique sont maintenues même après la fin du programme de réadaptation cardiaque.

Q : Quel manque de connaissances sera comblé par ce projet?

R : Nous espérons qu’il continuera à faire pencher la balance vers l’acceptation de l’exercice en tant qu’intervention sûre et potentiellement bénéfique pour les personnes atteintes de CMH. Si elle s’avère exacte, cette découverte permettra probablement d’élargir les critères d’orientation des programmes de réadaptation cardiaque afin d’y inclure les patients atteints de CMH. Ceci est important, car, à l’heure actuelle, la CMH n’est pas considérée parmi les indications à l’inscription à la réadaptation cardiaque dans la plupart des provinces. Si les données de notre étude semblent prometteuses, nous allons essayer de réaliser une étude multicentrique à l’échelle nationale pour sonder la même question sur une plus longue période et sur une plus grande cohorte de patients. 

Q : Qu’est-ce que cette bourse représente pour vous, personnellement?

R : Je suis en début de carrière et il s’agit de ma première subvention nationale et évaluée par des pairs à titre de chercheur principal. J’espère qu’elle sera le catalyseur de la croissance de mon programme de recherche. D’un point de vue plus général, il est important de réaliser que le Canada produit de plus en plus de recherches de qualité sur la CMH depuis les dernières années. Cette bourse vient renforcer cette perception de la contribution croissante du Canada à l’échelle internationale.

Q : Parlez-nous de votre équipe de recherche.R : Notre équipe participe déjà au registre de la CMH de Hearts in Rhythm « HiRO », basé à l’Institut de cardiologie de Montréal. Ce prix permettra la croissance d’une équipe locale spécialisée dans la CMH à l’Université de la Colombie-Britannique, avec le soutien de la division de cardiologie et du Centre d’innovation cardiovasculaire de l’Université de la Colombie-Britannique (un carrefour pour l’innovation). Avec son importante clinique provinciale sur la CMH et ses programmes de réadaptation cardiaque, Vancouver est en voie de devenir un emplacement prisé où mener des études sur la CMH et nous espérons que cette généreuse bourse marque une étape vers de nouvelles occasions et de nouveaux succès pour notre institution.

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