Canadian Cardiovascular Society

Le rôle de l’amylose sur le rythme cardiaque et la tension artérielle au centre d’une étude novatrice

La Dre Jacquie Baker, post-doctorante à l’Université de Calgary, est la lauréate de la bourse de recherche ATTR-CM de la SCC/Pfizer (amylose cardiaque à transthyrétine) pour son projet Characterizing autonomic dysfunction in amyloidosis. La Dre Baker a obtenu une maîtrise en kinésiologie et un doctorat en neurosciences à l’Université Western de London, en Ontario, avant de rejoindre l’Université de Calgary en 2020, sous la supervision du Dr Satish Raj, cardiologue. Ses travaux portent sur le système nerveux autonome (la partie du système nerveux qui contrôle les fonctions automatiques du corps : respiration, rythme cardiaque, tension artérielle, digestion) et sur une maladie rare, l’amylose, qui survient lorsqu’une protéine appelée amyloïde s’accumule dans les organes et les empêche de fonctionner correctement. Elle étudie plus particulièrement l’impact de l’amylose sur le rythme cardiaque et la tension artérielle.

Nous nous sommes entretenus avec la Dre Baker pour en savoir plus sur ses recherches et découvrir comment cette bourse fera progresser la recherche dans ce domaine.

Q : Pouvez-vous commencer par nous dire ce qui vous a attiré dans ce domaine de recherche particulier?

R : Après avoir complété ma maîtrise, j’ai commencé à travailler dans une clinique spécialisée dans le système autonome. C’était la première fois que je rencontrais des patients dont le système nerveux autonome ne fonctionnait pas correctement. Le fait de voir l’incidence et les implications dans le monde réel a vraiment changé ma façon de voir la recherche, car c’est à ce moment-là que j’ai commencé à comprendre le peu de travail qui avait été réalisé dans ce domaine, malgré l’ampleur de la souffrance des patients.

Q : Expliquez-nous le lien avec la santé cardiovasculaire.

R : Mes domaines d’intérêt relèvent du large spectre des troubles liés au système nerveux autonome. Je m’intéresse particulièrement aux troubles qui entraînent une instabilité hémodynamique, notamment lorsque les personnes sont en position verticale. Pour certaines personnes, le problème peut se traduire par une augmentation excessive de leur rythme cardiaque lorsqu’elles se lèvent. Dans d’autres cas, elles n’arrivent pas à réguler correctement leur tension artérielle, qui chute de façon spectaculaire. Ce problème peut être très débilitant pour ces personnes, ce qui entraîne une incapacité à travailler et à effectuer des activités quotidiennes.

Q : Comment votre projet a-t-il démarré?

R : Lorsque le lancement de la bourse SCC/Pfizer a été annoncé, mon superviseur, le Dr Raj, et moi-même avons communiqué avec le Dr Nowell Fine, qui dirige la grande clinique de l’amylose ici à Calgary, pour savoir s’il souhaiterait collaborer pour explorer les lacunes dans notre compréhension de la santé autonome chez les patients aux prises avec l’amylose. Heureusement, il s’est montré très intéressé et prêt à collaborer. 

Q : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre projet?

R : À l’université de Calgary, nous exploitons une clinique sur le système autonome parmi les plus importantes de l’Ouest du Canada. Dans ce cadre, nous procédons à des évaluations complètes du système autonome. Les objectifs du projet sont de caractériser et de comparer les fonctions autonomes chez les patients atteints d’amylose à chaîne légère et d’amylose transthyrétine (amylose transthyrétine héréditaire et de type sauvage). Nous recruterons 60 patients répartis en trois groupes de 20. Au cours de cette étude sur un an, notre objectif est d’utiliser une batterie de tests afin d’obtenir un aperçu détaillé des patients atteints d’amylose, de caractériser et de comparer la fonction autonome dans les différents sous-groupes et de déterminer les sous-groupes d’amylose susceptibles de présenter un dysfonctionnement autonome.

Q : Quelles lacunes en matière de connaissances seront ainsi comblées?

R : Les récentes lignes directrices sur les soins de l’amylose soulèvent l’importance des tests de la fonction autonome, même si les patients ne présentent pas de signes et de symptômes manifestes de défaillance du système autonome. Comme les patients atteints d’amylose peuvent souvent observer une détérioration plus rapide due à une défaillance du système autonome, il est essentiel de comprendre la gravité et la distribution du dysfonctionnement du système autonome associé à l’amylose pour pouvoir entamer les traitements plus rapidement.

Q : Comment ces travaux feront-ils avancer la santé cardiaque des communautés qu’ils ciblent?

R : La présence d’une défaillance du système autonome chez les patients atteints d’amylose peut entraîner une progression importante de la maladie, un risque cardiovasculaire accru, une réduction du taux de survie et une diminution de la qualité de vie. Par conséquent, la compréhension de la gravité et de la répartition des troubles du système autonome dans les différents sous-types d’amylose contribuera réellement à éclairer la gestion et le traitement qui, espérons-le, réduiront le risque cardiovasculaire.

Q : Que représente cette bourse pour vous?

R : Mes recherches visent à mieux comprendre le dysfonctionnement cardiovasculaire autonome et ses conséquences pour la santé cardiovasculaire des Canadiens. Grâce au soutien de la bourse SCC/Pfizer, je peux poursuivre mes intérêts et objectifs de recherche et continuer à m’établir en tant que chef de file en devenir dans le domaine de la recherche clinique sur le système autonome cardiovasculaire. L’obtention de ce prix symbolise également la reconnaissance de l’impact potentiel de nos travaux dans le domaine du dysfonctionnement du système nerveux autonome chez les patients atteints d’amylose.

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