Profil des membres de la Société cardiovasculaire du Canada : Dre Mangeet Chahal

Donner de l’importance au trait d’union, développer une confiance tranquille et améliorer l’accès à des soins de qualité

La D^re Mangeet Chahal est la fondatrice du Chahal Cardiovascular Centre, qui est né de sa volonté d’améliorer les soins en matière d’insuffisance cardiaque avancée dans sa communauté régionale. Bien que Canadienne dans l’âme, elle a fait ses études de médecine, sa résidence et sa double formation postdoctorale en soins cardiovasculaires aux États-Unis. La D^re Chahal a étudié àl’Ohio State University auprès d’éminents mentors qui lui ont permis d’acquérir une expérience éducative fondamentale en médecine cardiovasculaire et en insuffisance cardiaque avancée, en assistance circulatoire mécanique et en transplantation cardiaque.  

Elle pratique depuis plus de 10 ans et a occupé des postes de chef de file à l’échelle nationale en tant qu’ancienne présidente de l’Académie de la Société cardiovasculaire du Canada et qu’ancienne directrice de la Société canadienne d’insuffisance cardiaque ainsi que plusieurs autres postes au sein de la société. Plus récemment, la D^re Chahal a occupé le poste de directrice médicale du programme sur l’insuffisance cardiaque avancée à la Cleveland Clinic, une clinique de renommée mondiale située à Cleveland en Ohio. Là-bas, elle a travaillé aux côtés de collègues novateurs, en jouant un rôle de premier plan dans l’élaboration de systèmes de soins régionaux pour le traitement de l’insuffisance cardiaque avancée. Armée de ces connaissances et compétences, elle est rentrée au Canada pour réaliser son objectif à long terme : permettre à sa communauté d’accéder à de nouveaux traitements tout en travaillant avec l’équipe de transplantation et d’insuffisance cardiaque avancée de l’hôpital général de Toronto.

Comment mesurez-vous le succès?

Le chemin qui m’a menée de mes débuts de jeune diplômée, il y a plus de dix ans, à ma situation actuelle a été long, semé d’embûches et de détours en plus de l’occasionnel faux pas désastreux. Cependant, au bout du chemin, cela m’a permis de développer une forte assurance, une confiance tranquille que je sais qui je suis réellement et une foi inébranlable dans ma capacité à défier le statu quo afin d’améliorer l’accès à des soins de haute qualité pour l’insuffisance cardiaque (IC) dans la communauté. J’ai appris il y a longtemps que la mesure du succès dans ma propre vie n’allait pas être déterminée par des accolades extérieures, des titres ou les aspects superficiels de la vie. Nous passons notre vie à accumuler les honneurs, avant de nous rendre compte que la vie est si courte et que la seule chose sur notre tombe qui reflètera la vie que nous avons vécue est le trait d’union entre notre année de naissance et notre année de décès. Je veux que ce trait d’union ait eu une importance pour les autres. La mesure de mon succès est le sentiment d’accomplissement de mon objectif final et de ma vision, à savoir la construction d’un centre de pointe sur l’insuffisance cardiaque avancée pour améliorer l’accès aux soins dans la région. Avec la grâce de Dieu, j’ai eu la chance d’être recrutée par la Cleveland Clinic pour développer cette vision et atteindre cet objectif au cours des dernières années. Aujourd’hui, je concrétise cette vision au Canada, au Chahal Cardiovascular Centre. Pour moi, le succès se mesure par l’intensité de ce feu qui brûle en moi avec un sentiment sincère d’accomplissement et de gratitude pour les occasions que nous avons dans cette vie de servir les autres.

Pourquoi pensez-vous qu’il est important d’être membre de la SCC?

Sur le chemin de la vie, il y a des personnes qui, en fin de compte, façonnent les fondements de votre caractère et influencent la trajectoire de votre vie et de votre carrière. Pour moi, c’est la raison pour laquelle l’adhésion à la Société canadienne de cardiologie est si importante. La SCC représente une famille collaborative de professionnels brillants qui offrent une multitude d’occasions de croissance et de nouvelles expériences, tout en partageant un objectif commun d’enrichissement intellectuel. Il y a des personnes au sein de cette société que j’ai appris à admirer et qui ont permis d’élargir mes perspectives et ma vision de la vie. J’ai eu l’honneur de travailler avec de nombreuses personnes au sein de divers comités qui sont devenues des mentors et des guides de confiance. Il y en a encore d’autres qui ont une certaine grâce, que j’apprécie simplement en raison de ma profonde gratitude, car nous nous rendons compte que nous avons quelque chose d’unique et de spécial au Canada : notre propre famille des soins cardiovasculaires réputée pour sa puissance et son unité qui montre l’exemple au reste du monde. 

Que souhaiteriez-vous que le public sache sur le système de santé cardiovasculaire actuel?

Ayant exercé aux États-Unis et au Canada, j’aimerais que le public sache à quel point le système de santé canadien est incroyable! Il y a deux aspects principaux que j’admire dans notre système de santé canadien. La première est l’accent mis sur les soins préventifs. Nous avons une société très proactive et éduquée, qui met l’accent sur la responsabilité individuelle et l’adoption d’un mode de vie sain pour le cœur. De nombreux patients sont désireux de savoir comment ils peuvent participer à leur propre santé et prévenir les maladies avant qu’elles ne se déclarent ou en retarder la progression. En tant que clinicienne, cette approche collaborative des soins de santé avec nos patients est très gratifiante. Le deuxième aspect très louable de notre système de soins de santé est l’allocation éthique de ressources limitées. Bien qu’il soit toujours possible de faire mieux en ce qui concerne le financement gouvernemental, j’ai constaté que, dans l’ensemble, le Canada adhère toujours à la ferme volonté morale d’allouer ces ressources limitées aux patients appropriés, comme les traitements par dispositifs, les interventions valvulaires, les dispositifs d’assistance ventriculaire et les transplantations cardiaques.   

Quel est votre meilleur conseil pour les stagiaires et les membres de la SCC en début de carrière?

Mon meilleur conseil aux stagiaires et aux personnes en début de carrière serait de s’impliquer au sein de la SCC. Aucune autre société au Canada ne dispose de la même richesse en expérience professionnelle, en occasions et en connaissances. Donc, s’impliquer en gardant l’esprit ouvert et possiblement explorer un tout nouveau milieu leur permettra d’ouvrir une foule de nouvelles portes qui façonneront la trajectoire de leur carrière. Ceci permet également de développer un sentiment de confiance tranquille et de leadership qui est inestimable dans toutes les sphères de la vie. Selon mon expérience, s’engager procure un sentiment de gratitude pour ce qui peut être accompli en collaborant au sein de divers comités, sous-comités et groupes, tous orientés vers un objectif commun.

Quelle est la leçon de vie que vous auriez voulu connaître ou comprendre plus tôt?

L’une des leçons les plus importantes de ma vie a été d’apprendre à vivre selon mes propres valeurs et mon sens de la moralité, plutôt que de rechercher l’approbation ou la validation extérieure de mon entourage. Cela signifie qu’il faut apprendre à se distancer des situations qui ne correspondent plus à ce niveau d’intégrité et d’alignement. Je pense que la nature hiérarchique du système médical nous pousse à vouloir plaire aux autres, au fur et à mesure que nous gravissons les échelons de notre carrière. Ces dernières années, grâce à de nombreux moments de réflexion et à me poser les questions difficiles sur ce qui m’apporte vraiment de la satisfaction et un sentiment d’épanouissement, j’ai progressivement fait évoluer mon état d’esprit, ce qui a entraîné une croissance exponentielle de l’assurance, de la confiance, de l’audace et du bonheur véritable dans tous les aspects de ma vie.

Pour communiquer avec Mangeet Chahal, suivez le Chahal Cardiovascular Centre sur LinkedIn.