Société cardiovasculaire du Canada

La Bourse de recherche de la SCC, octroyée en collaboration avec Pfizer et l’Alliance canadienne pour la fonction cardiaque, dans les communautés des Premières Nations, des Inuits et des Métis (PNIM) confrontées à des inégalités en matière de fonction cardiaque (FC) vise à soutenir les chercheurs canadiens en début de carrière qui se consacrent à l’étude et à la résolution des disparités en matière de fonction cardiaque au sein des populations des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Ce prix a pour but de mieux comprendre et d’améliorer les soins prodigués à ces communautés, tant sur le plan de la santé en général que sur celui de la fonction cardiaque en particulier.

Le lauréat de cette année, le Dr Miles Marchand, est un fier membre de la Première Nation Syilx, de la Bande indienne d’Okanagan, dont les territoires traditionnels entourent le lac Okanagan, au centre de la Colombie-Britannique. Il a grandi à Kamloops, en Colombie-Britannique, et a achevé ses études en médecine, en médecine interne et en cardiologie à l’Université de la Colombie-Britannique, où il a occupé le poste de résident principal en médecine interne et en cardiologie. Le Dr Marchand termine actuellement une bourse en réadaptation cardiaque et en prévention cardiovasculaire à l’Université de la Colombie-Britannique, en mettant l’accent sur la santé cardiovasculaire des Autochtones, ce qui comprend des programmes de sensibilisation au sein des communautés éloignées et des réserves de la Colombie-Britannique. Il se passionne pour l’avancement de la santé cardiovasculaire chez les communautés autochtones, notamment l’amélioration de l’accès aux soins, ainsi que l’indigénisation des modèles actuels de prestation de soins de santé et des voies permettant d’optimiser la prévention primaire et secondaire des maladies cardiovasculaires.

Q : Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce domaine de recherche?

R : En tant que cardiologue issu des Premières Nations, j’ai constaté d’énormes inégalités en matière de soins et de résultats cardiovasculaires chez les communautés autochtones. Les communautés autochtones se caractérisent par un contexte historique, géographique, sociopolitique et culturel unique qui a un impact considérable sur leur santé cardiovasculaire et leur bien-être. Il existe également une réelle pénurie de recherches menées par des Autochtones pour nous aider à soutenir au mieux la santé cardiovasculaire de nos communautés. En particulier, on ne dispose de pratiquement aucune étude évaluant l’insuffisance cardiaque congestive chez les populations autochtones, et notre recherche figurera parmi les premières à tenter de comprendre l’insuffisance cardiaque congestive dans le contexte unique des populations autochtones.

Q : Comment ce projet a-t-il vu le jour?

R : En partenariat avec huit communautés des Premières Nations du pays, la Dre Sonia Anand dirige depuis 2013 l’étude de cohorte des Premières Nations de la Canadian Alliance for Healthy Hearts and Minds, qui est devenue l’une des plus grandes études sur les populations autochtones du monde entier. Cette riche ressource comprend des données cliniques, communautaires, sociales, biochimiques et radiographiques qui nous permettront de cerner les facteurs cliniques et communautaires qui contribuent à la survenue de l’insuffisance cardiaque chez les Canadiennes et les Canadiens des Premières Nations.

Q : Quand pensez-vous que cette étude sera terminée?

R : Je pense que notre étude initiale sera terminée dans un an, mais nous espérons pouvoir utiliser les résultats pour informer les futures évaluations prospectives des modèles de soins dans le but d’améliorer l’accès, le diagnostic et le traitement de l’insuffisance cardiaque chez les Canadiennes et les Canadiens autochtones.

Q : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre projet?

R : Le NT-pro-BNP est un biomarqueur important, facilement accessible et cliniquement utile, qui est étroitement associé à l’insuffisance cardiaque congestive clinique, ainsi qu’au déclin subséquent de la fonction ventriculaire. Les Canadiennes et les Canadiens autochtones, qui se heurtent souvent à des obstacles géographiques et structurels lorsqu’il s’agit d’obtenir des tests diagnostiques cardiaques plus avancés, tels que l’échocardiogramme, le cathétérisme cardiaque et l’IRM cardiaque, pourraient bénéficier de l’utilisation du NT-pro-BNP comme outil de dépistage de l’insuffisance cardiaque congestive afin d’orienter les approches diagnostiques et thérapeutiques en aval.

Dans le cadre de cette étude, nous évaluerons la relation entre le NT-pro-BNP et le dysfonctionnement ventriculaire à l’IRM, une association qui n’a jamais été examinée auprès d’une cohorte autochtone. Nous évaluerons ensuite la relation entre les facteurs cliniques, socioculturels et communautaires et le NT-pro-BNP afin de déterminer lesquels sont susceptibles de contribuer à l’insuffisance cardiaque congestive parmi cette population unique.

Q : Qu’est-ce que cette bourse représente pour vous, personnellement?

R : Je suis très honoré d’avoir reçu ce prix. La reconnaissance croissante de l’importance de la santé cardiovasculaire des Autochtones me rend très optimiste pour l’avenir de nos communautés. C’est grâce à l’affectation de ressources, telles que cette bourse, que nous avons réellement la possibilité de travailler avec des partenaires autochtones pour remédier aux inégalités auxquelles les Canadiennes et les Canadiens autochtones sont actuellement confrontés. 

Q : Parlez-nous de votre équipe de recherche

R : Notre équipe de recherche représentera une collaboration importante entre des chercheurs autochtones et non autochtones, des membres de la communauté et des prestataires de soins de santé de l’Université de la Colombie-Britannique, de l’Université McMaster et d’autres établissements à travers le pays. Nous utiliserons l’approche « à double regard » pour mener des recherches éthiques et significatives dirigées par des Autochtones. Je travaillerai sous la supervision principale de la Dre Sonia Anand, chef de file nationale dans le domaine de la recherche sur la santé cardiovasculaire, qui entretient depuis plus de 25 ans des partenariats avec les communautés autochtones.

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