Société cardiovasculaire du Canada

La Bourse de recherche sur l’ATTR-CM de la SCC/Pfizer est destinée à faire progresser la recherche canadienne sur l’amylose cardiaque à transthyrétine (ATTR-CM). Cette bourse soutient les chercheurs canadiens en début de carrière qui s’engagent à accroître leur expertise en matière de diagnostic et de traitement des patients atteints d’ATTR-CM. Elle a pour but d’encourager l’excellence en recherche et d’aider les chercheurs à établir des carrières indépendantes axées sur l’avancement des connaissances et des options de traitement de l’ATTR-CM. La lauréate de cette année est la Dre Poorna Manappurathu Rameshchandran de l’Université de l’Ouest de l’Ontario.

En tant qu’associé postdoctoral, le Dr Rameshchandran possède de l’expérience dans l’exploitation des cellules souches pluripotentes induites (CSPi) pour la toxicologie, le dépistage de médicaments et la modélisation de maladies. Dans ses recherches doctorales, elle a utilisé des hépatocytes humains dérivés d’iPSC comme plateforme de criblage in vitro de la toxicité des médicaments. Elle possède également une expertise dans l’évaluation de la chimiosensibilité de composés naturels pour le traitement de la leucémie myéloïde aiguë (LMA). Elle est l’auteur de 5 publications, dont 3 publications de premier auteur, et a été sélectionnée comme conférencière lors de la session du prix du jeune chercheur lors de la 2e conférence annuelle de la Liver Transplantation Society of India. L’objectif du Dr Rameshchandran est de devenir un chercheur indépendant en biologie des cellules souches et en découverte de médicaments, et d’avoir un impact significatif sur la recherche cardiovasculaire. Elle vise à utiliser son expertise dans la génération d’iPSC et à contribuer à des approches thérapeutiques innovantes pour des maladies telles que la cardiomyopathie amyloïde à transthyrétine.

Q : Qu’est-ce qui vous a attirée dans ce domaine de recherche?

R : Ce domaine de recherche me fascine, car l’amyloïdose à transthyrétine (TTR) est une maladie rare mais dévastatrice, qui touche particulièrement la fonction cardiaque. Les options thérapeutiques disponibles sont limitées et la compréhension de la manière dont des composés naturels tels que la génistéine pourraient modifier la progression de la maladie constitue un nouveau domaine passionnant en cardiologie et en médecine moléculaire. La combinaison de données sur l’inflammation, de la biologie moléculaire et de la cardiologie clinique offre un moyen exhaustif de s’attaquer à des maladies complexes telles que l’amyloïdose TTR.

Q : Comment ce projet a-t-il vu le jour?

R : Ce projet découle de données probantes de plus en plus nombreuses montrant que la génistéine, un dérivé du soya, présente des propriétés anti-inflammatoires et cardioprotectrices. L’amyloïdose TTR étant due à un mauvais pliage des protéines et à l’inflammation, nous avons émis l’hypothèse que la génistéine pourrait potentiellement stabiliser la progression de la maladie. L’idée est née d’études précliniques et de la recherche de petites molécules qui ont montré des résultats prometteurs dans la stabilisation des tétramères de TTR et l’atténuation de l’inflammation.

Q : Où en êtes-vous dans votre recherche?

R : Nous en sommes à la phase d’inscription et souhaitons recruter 40 participants pour cette étude. Les préparatifs pour les évaluations de base, notamment la collecte d’échantillons sanguins et les évaluations échocardiographiques, sont en cours.

Q : Quand pensez-vous que cette étude sera terminée?

R : L’étude durera environ 18 mois, y compris le temps nécessaire au recrutement des participants, au traitement et au suivi. Nous prévoyons d’achever le suivi de tous les patients au cours de cette période.

Q : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre projet?

R : Le projet a pour but d’évaluer la sécurité et l’innocuité de la génistéine chez les patients atteints d’amyloïdose TTR. Nous administrerons des doses croissantes de génistéine sur 12 semaines, suivies d’une période d’élimination de six semaines. Des échantillons de sang seront prélevés à différents moments pour mesurer les biomarqueurs inflammatoires, alors que l’échocardiographie servira à évaluer la fonction cardiaque. La capacité à l’activité physique sera également évaluée à l’aide d’un test de marche de 6 minutes. L’accent sera principalement mis sur l’évolution des marqueurs inflammatoires, les critères d’évaluation secondaires étant notamment l’amélioration de la fonction cardiaque et de la tolérance à l’effort.

Q : Quel manque de connaissances sera comblé par ce projet?

R : Cette étude aborde deux lacunes importantes. Tout d’abord, elle fournira des données sur l’innocuité et la tolérabilité de la génistéine chez les humains atteints d’amyloïdose TTR, qui a été largement inexplorée jusqu’à présent. Deuxièmement, elle nous permettra de clarifier le rôle de l’inflammation dans la progression du dysfonctionnement cardiaque lié à l’amyloïde et de déterminer si le fait de cibler l’inflammation peut améliorer les résultats cliniques.

Q : Quelle est la valeur de cette recherche?

R : La valeur de cette recherche réside dans son potentiel à découvrir une nouvelle option thérapeutique pour l’amyloïdose TTR, une maladie dont les possibilités de traitement sont actuellement limitées. Cette étude sur la génistéine, un composé naturel, pourrait déboucher sur de nouveaux traitements de prise en charge de l’amyloïdose TTR et d’autres affections cardiaques liées à l’inflammation.

Q : Comment mesurerez-vous l’incidence de votre recherche?

R : L’incidence sera mesurée en évaluant les changements observés au niveau des biomarqueurs inflammatoires et cardiométaboliques, de la fonction cardiaque (par échocardiographie) et de la capacité à l’activité physique. Si la génistéine s’avère efficace dans l’amélioration de ces paramètres, elle pourrait ouvrir la voie à des essais de plus grande envergure et à son inclusion éventuelle dans les lignes directrices thérapeutiques relatives à l’amyloïdose TTR.

Q : Qu’est-ce que cette bourse représente pour vous, personnellement?

R : Cette bourse constitue un jalon important dans ma carrière. Elle me fournit les ressources et la plateforme nécessaires pour poursuivre un projet qui pourrait potentiellement changer le paysage thérapeutique d’une maladie rare mais grave. Personnellement, cela renforce mon engagement en faveur de l’application de la recherche, où les découvertes faites en laboratoire peuvent être transposées au chevet des patients afin d’améliorer leur état de santé.

Q : Parlez-nous de votre équipe de recherche.

R : Notre équipe de recherche est multidisciplinaire, combinant une expertise en cardiologie, en biologie moléculaire et en essais cliniques. Nous travaillons en étroite collaboration avec des experts dans les domaines concernés afin de garantir l’exhaustivité et la qualité de l’étude. 

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