Le Dr George Anene-Nzelu, professeur adjoint à l’Institut de cardiologie de Montréal et au département de médecine de l’Université de Montréal, est le récipiendaire d’une bourse de recherche SCC-Bristol Myers Squibb pour son projet Functional Validation of HCM-associated Pathogenic Variants (validation fonctionnelle des variants pathogènes associés à la CMH).
Le Dr Anene-Nzelu a obtenu son diplôme de médecine à La Havane, à Cuba, et son doctorat à l’Université nationale de Singapour. Il a continué à travailler en tant que boursier postdoctoral auprès du professeur Roger Foo au sein du laboratoire d’épigénomique et d’épigénétique moléculaire de l’insuffisance cardiaque à l’Université nationale de Singapour avant de s’installer à Montréal pour mettre sur pied son propre laboratoire. Ses recherches portent sur la compréhension du rôle des variants génétiques dans la cardiogénèse et les maladies cardiaques.
Nous nous sommes entretenus avec le Dr Anene-Nzelu au sujet de ses recherches sur la cardiomyopathie hypertrophique (CMH) et de la manière dont les études génétiques menées sur des patients québécois atteints de CMH ont permis d’identifier des modifications de l’ADN liées à cette maladie. Ses recherches ont pour but d’étudier comment ces modifications provoquent la CMH et comment elles réagissent aux traitements actuels.
Q : Pouvez-vous commencer par nous dire ce qui vous a attiré dans ce domaine de recherche particulier?
R : La cardiomyopathie hypertrophique est la maladie génétique du cœur la plus courante et constitue une cause majeure de mort subite chez les jeunes athlètes, cependant, la cause génétique sous-jacente de la plupart des cas de CMH demeure inconnue. Compte tenu de la mise à disposition de données de séquençage génétique, tant à l’échelle locale au Québec (Canada) qu’à l’échelle mondiale, il est désormais possible de passer ces données au peigne fin et d’identifier de nouveaux variants génétiques et de nouveaux gènes intervenant dans la CMH.
Q : Comment ce projet a-t-il vu le jour?
R : La clinique de génétique de l’Institut de cardiologie de Montréal, dirigée par le Dr Rafik Tadros, joue un rôle de premier plan dans l’élucidation des causes génétiques de la CMH. Puisque notre laboratoire est spécialisé dans l’étude de la biologie des cardiomyocytes à l’aide de cellules souches pluripotentes, nous avons collaboré avec le Dr Tadros à l’identification de nouveaux variants génétiques potentiellement pathogènes qui sont prévalents chez la population canadienne-française.
Q : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre projet?
R : Tout d’abord, la clinique génétique du Dr Tadros a recensé des variants génétiques qui n’avaient pas été étudiés auparavant et qui sont courants chez les patients canadiens-français atteints de CMH. Pour déterminer si ces variants sont délétères, nous créerons ces altérations génétiques dans des cellules souches humaines, puis nous fabriquerons des cellules cardiaques à partir de ces cellules souches. Après avoir fabriqué les cellules cardiaques, nous évaluerons différentes fonctions cardiaques et constaterons lesquelles sont modifiées par les variants.
Q : Quel manque de connaissances sera comblé par ce projet?
R : Cette étude sera très utile pour déterminer si ces variants génétiques, que l’on trouve chez environ 10 % des Canadiens français atteints de CMH, sont à l’origine de cette maladie. Si c’est le cas, ces conclusions serviront à formuler des conseils d’ordre génétique susceptibles de sauver la vie d’autres personnes porteuses de ces variants.
Q : Qu’est-ce que cette bourse représente pour vous, personnellement?
R : Cela représente beaucoup pour ma carrière. En tant que chercheur en début de carrière qui vient d’obtenir ses premiers étudiants il y a plus d’un an, il s’agit de ma première bourse, et j’espère qu’elle ouvrira la voie vers d’autres prix.
Q : Parlez-nous de votre équipe de recherche.
R : Mon équipe de recherche est actuellement composée d’un boursier postdoctoral, le Dr Koslowski Svenja, et d’un doctorant, M. Marouane Benzaki. Elle comporte également deux étudiants à la maîtrise, M. Yonglin Zhu et M. Talal Fawaz, ainsi qu’une stagiaire, Mme Ghadir Chouman.