Le Dr Amritpal Singh est professeur adjoint à l’Université de la Colombie-Britannique. Il est l’un des deux lauréats de la Bourse de recherche SCC-Bristol Myers Squibb sur la cardiomyopathie hypertrophique (CMH) pour son projet A multimodal approach to risk stratification in hypertrophic cardiomyopathy (une approche multimodale de la stratification du risque en matière de cardiomyopathie hypertrophique).
Nous nous sommes entretenus avec le Dr Singh au sujet de ses recherches sur la cardiomyopathie hypertrophique (CMH) et de la manière dont l’examen des données d’imagerie et des morceaux de tissu cardiaque prélevés chirurgicalement chez des patients atteints de CMH est susceptible de faire progresser notre compréhension de cette maladie et notre capacité à la dépister.
Q : Comment ce projet a-t-il vu le jour?
R : Ce projet a démarré lorsque j’ai rencontré le Dr Zachary Laksman (cardiologue électrophysiologiste au St. Paul’s Hospital) et que j’ai discuté avec lui de la possibilité d’améliorer l’approche diagnostique actuelle de la cardiomyopathie hypertrophique (CMH) en intégrant diverses sources de données. À cette fin, nous avons embauché un doctorant, M. Raam Sivakumar, que nous co-supervisons. Depuis, M. Sivakumar analyse des données d’IRM cardiaque grâce à la segmentation d’images et met au point des modèles visant à prédire les résultats en matière de CMH. Sous notre supervision, il dirigera ce projet financé par la Bourse de recherche SCC-BMS sur la CMH.
Q : Où en êtes-vous dans votre recherche?
R : Je suis un chercheur en début de carrière qui a commencé à travailler à l’Université de la Colombie-Britannique en 2022 au sein du département d’anesthésiologie, de pharmacologie et de thérapeutique. Je suis également chercheur principal au Centre for Heart Lung Innovation du St. Paul’s Hospital situé au centre-ville de Vancouver.
Q : Pouvez-vous nous expliquer en quoi consiste votre projet?
R : Ce projet a pour but d’utiliser les registres locaux de CMH pour concevoir des modèles prédictifs des résultats cliniques à l’aide d’IRM cardiaques et de variables cliniques (par exemple, valeurs de laboratoire, données démographiques). Nous effectuerons également des analyses transcriptomiques spatiales d’échantillons de myectomie septale. Cela nous permettra de quantifier l’abondance de 6 000 transcrits génétiques à une résolution unicellulaire en précisant les coordonnées spatiales des cellules individuelles. Ces données peuvent être superposées à l’histologie traditionnelle pour déterminer les régions de fibrose et leur corrélation spatiale avec les modifications de l’expression génétique. Le dernier objectif de ce projet consiste à mettre au point une méthode informatique permettant de prédire la fibrose à partir de données spatiales sur l’expression des gènes.
Q : Quel manque de connaissances sera comblé par ce projet?
R : La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) est une maladie génétique courante qui présente un risque d’insuffisance cardiaque et de mort subite. Il est nécessaire de définir des biomarqueurs pour établir le diagnostic, le pronostic et le suivi de la progression de la CMH. Nous proposons d’effectuer une analyse intégrative des données cliniques, y compris l’imagerie, la génétique et l’analyse omique des tissus primaires de la CMH. Les résultats de notre étude permettront à notre équipe multidisciplinaire de se faire reconnaître et de constituer ultérieurement un panel de biomarqueurs qui auront un impact direct sur les soins cliniques.
Q : Qu’est-ce que cette bourse représente pour vous, personnellement?
R : L’obtention de la Bourse de recherche SCC-BMS sur la CMH représente un jalon important dans ma carrière jusqu’à présent, car elle me permettra de poursuivre de nouvelles avenues de recherche. Elle atténuera également le fardeau que représente le paiement d’une allocation postdoctorale d’un an et générera des données moléculaires à haute résolution susceptibles de fournir de nouvelles connaissances sur les mécanismes de la cardiomyopathie hypertrophique.