Société cardiovasculaire du Canada
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Deux classes de médicaments hypoglycémiants réduisent les risques d’insuffisance cardiaque, de complications rénales et de décès – même chez les patients ne présentant pas de diabète de type 2

30 septembre 2022

Les nouvelles lignes directrices sur la protection cardio-rénale recommandent l’utilisation des médicaments GLP-1RA et SGLT2i pour sauver des vies; jusqu’à trois millions de Canadiens pourraient en bénéficier.

Deux classes de médicaments couramment prescrits pour abaisser le taux de glucose chez les personnes atteintes de diabète de type 2 ont montré qu’elles réduisent les hospitalisations et les décès chez les patients souffrant d’insuffisance cardiaque et de maladie rénale chronique, qu’ils soient diabétiques ou non, selon de nouvelles lignes directrices publiées dans le Canadian Journal of Cardiology.

Dr John Mancini

L’avantage potentiel d’un accès plus large à ces nouveaux médicaments et d’une meilleure mise en œuvre pourrait être ressenti par pas moins de trois millions de Canadiens vivant avec une insuffisance cardiaque, une maladie rénale chronique ou un diabète de type 2, déclare le Dr John Mancini, cardiologue à Vancouver.

Le Dr Mancini a coprésidé un groupe d’experts qui a élaboré les toutes premières lignes directrices officielles de la Société canadienne de cardiologie (SCC) pour ces deux classes de médicaments : 2022 CCS Guideline for Use of GLP-1 Receptor Agonists and SGLT2 Inhibitors for Cardiorenal Risk Reduction in Adults (en anglais seulement).

« Nous prévoyons une durée de vie plus longue, moins de décès cardiovasculaires, moins d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque et moins de complications rénales à l’avenir », déclare le Dr Mancini.

Les lignes directrices de la SCC ont été élaborées après un examen rigoureux des études et des essais menés dans le monde entier. Bien qu’elles soient destinées aux spécialistes des maladies cardiovasculaires et aux cardiologues communautaires, elles s’adressent également aux néphrologues, aux pharmaciens, aux internistes et aux décideurs politiques.

« Ces agents ne servent plus seulement à réduire le taux de glucose. Ils protègent le cœur, les reins et le système vasculaire. »

Dr John Mancini

« Ces médicaments doivent être intégrés tôt dans les plans de prise en charge des patients pour en tirer les meilleurs avantages à long terme », explique le Dr Mancini, professeur de médecine à l’Université de la Colombie-Britannique. « Nous pouvons prolonger la vie, nous pouvons prévenir les événements cardiovasculaires indésirables majeurs et nous pouvons protéger les reins. »

La Dre Alice Cheng, endocrinologue à Toronto, qui a fait partie du groupe d’experts, convient qu’il est important de faire passer ce message.

« Le SGLT2i et le GLP-1RA ont peut-être commencé comme des médicaments contre le diabète, mais il s’est avéré qu’ils font beaucoup plus », dit la Dre Cheng. « Il est impératif que toutes les personnes impliquées dans les soins aux personnes atteintes de maladies cardiaques, rénales ou de diabète de type 2 soient à l’aise avec leur utilisation, car ces thérapies ne sont pas restreintes à une spécialité, mais dépendent de la condition du patient.  Nous devons faire part de notre expérience avec nos collègues pour garantir une utilisation sûre et efficace. »

Selon les lignes directrices :

Dre Alice Cheng

Comparé au traitement standard, le traitement par SGLT2i a montré :

  • une réduction de 14 % de la mortalité cardiovasculaire;
  • une réduction de 13 % de la mortalité toutes causes confondues;
  • une réduction de 12 % des événements cardiovasculaires majeurs;
  • une réduction de 31 % des hospitalisations pour insuffisance cardiaque;
  • une réduction de 24 % des décès cardiovasculaires;
  • une réduction de 10 % des infarctus du myocarde non mortels;
  • une réduction de 36 % des événements composites rénaux.

Le traitement par un GLP-1RA a été associé à :

  • une réduction de 13 % de la mortalité cardiovasculaire;
  • une réduction de 12 % de la mortalité toutes causes confondues;
  • une réduction de 14 % des événements cardiovasculaires majeurs;
  • une réduction de 16 % des accidents vasculaires cérébraux non mortels.

En outre, les études en cours pourraient clarifier ce qui semble être un rôle potentiellement positif du GLP-1RA pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque ou de maladie rénale.

Les lignes directrices ont été élaborées avec des experts en contenu clé de Diabète Canada, de la Société canadienne d’insuffisance cardiaque et de la Société canadienne de néphrologie.

« Les lignes directrices ont été élaborées avec des experts en contenu clé de Diabète Canada, de la Société canadienne d’insuffisance cardiaque et de la Société canadienne de néphrologie. »

DrE Alice Cheng

Principaux points à retenir

  1. Le GLP-1RA et le SGLT2i protègent le cœur, les reins et le système vasculaire et réduisent les décès et les hospitalisations. Ils ne servent pas uniquement à réduire l’HbA1c. « L’éventail des réductions est étendu », dit le Dr Mancini. L’utilisation de ces médicaments constitue un changement de paradigme pour les spécialistes des maladies cardiovasculaires.
  2. Les spécialistes des maladies cardiovasculaires doivent examiner les patients afin de déterminer les possibilités d’utiliser ces médicaments. Ils doivent vérifier systématiquement le taux d’HbA1c du patient, sa fonction rénale, y compris le débit de filtration glomérulaire (DFG) estimé, le rapport albumine-créatinine dans l’urine, et être attentifs aux symptômes d’insuffisance cardiaque.
  3. Les lignes directrices contiennent des conseils pratiques pour une mise en œuvre et une intégration sûres dans les soins aux patients pour les deux classes de médicaments.
  4. Les lignes directrices sur les maladies cardio-rénales recoupent celles d’autres sociétés médicales. Reportez-vous à ces autres sociétés, énumérées dans le guide, pour les éléments plus détaillés de leurs recommandations de pratique clinique.
  5. En tant que porte-parole de la médecine cardiovasculaire au Canada, la SCC milite pour la réduction des obstacles à l’accès aux médicaments non couverts par les régimes d’assurance-médicaments.
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